Les huiles minérales
Les huiles minérales
Les huiles minérales sont des corps gras d’origine fossile ; plus précisément, il s’agit d’ingrédients issus de la pétrochimie (pétrole brut, houille, certains schistes)
Elles sont incolores, sans odeur et sans goût et se présentent sous différentes formes (huiles, gels…). Les huiles minérales les plus connues sont la vaseline et l’huile de paraffine.
Dans la famille des huiles minérales, on trouve les appellations suivantes :
- Cera Microcristallina
- Ceresin
- Hydrogenated Microcrystalline Wax
- Hydrogenated Polyisobutene
- Microcrystalline Wax
- Ozokerite
- Paraffin
- Paraffinum liquidum
- Petrolatum
- Polybutene
- Polyethylene
- Polyisobutene
- Synthetic wax
On les retrouve dans la composition de la plupart des cosmétiques post- tatouage liés à la cicatrisation de la peau car elles sont stables et peu chères ;
- Elles sont usuellement employées pour lutter contre la sécheresse, la déshydratation cutanée et apporter de la souplesse à la peau tatouée.
- Mais en ces temps de naturalité, leur origine est de plus en plus controversée.
- Elles pourraient tout à fait être remplacées par des huiles végétales actives et naturelles.
Existe-t-il des risques pour la santé ?*
Dans un monde qui tend vers plus de naturalité, il est surtout reproché aux huiles minérales d’être inertes et issues du pétrole. La présence potentielle d’impuretés et de toxines, appliquées sur une peau tatouée, qui pourraient être cancérigènes remet également en cause leur utilisation.
Autre source d’inquiétude, l’organisme ne peut pas assimiler les huiles minérales, or, elles se retrouvent dans bon nombre de crème tatouage, baumes et rouges à lèvres dont une partie est avalée.
Les huiles d’hydrocarbures pourraient s’accumuler dans le foie sur le long terme. Rita Stiens dans son ouvrage La Vérité sur les Cosmétiques rappelait : ”des études réalisées sur des rats montraient que certaines huiles minérales, cires hydrocarbures, administrées oralement avaient des effets d’accumulation dangereux”.
Les griefs ne s’arrêtent pas là. Le caractère occlusif de ces substances est également pointé du doigt. On les accuse d’être comédogènes, de favoriser, par exemple, l’apparition de boutons et points noirs et l’acné.
La problématique se pose également pour la cicatrisation post-tatouage ; en effet, une peau tatouée pour cicatriser, doit certes évoluer en milieu humide (présence de l’exsudat), mais cette humidité doit être canalisée car il y a risque de macération ; La macération provoquée sur la plaie lorsque la quantité d’exsudat est mal gérée, majore l’inflammation, favorise l’apparition de fibrine et entraîne des retards de cicatrisation, voire une absence de cicatrisation.
La prise en charge peut très vite se compliquer si la plaie est en plus infectée.
De plus, en fonction du germe présent sur la plaie, l’exsudat change de couleur et d’odeur.**
D’où l’importance de na pas étouffer pleinement la plaie tatouée avec une action obstruante dite «comédogène» des pores de la peau mais plutôt utiliser des huiles végétales aux actions filmogènes (encapsulantes) mais non obstruantes.
Les huiles minérales d’origine fossile sont également accusées de ne pas être biodégradables. Par ailleurs, impossible de ne pas penser au risque lié à l’application de soins contenant des huiles minérales sur des peaux lésées de peaux tatouées.
Selon certaines études même si les molécules des huiles minérales sont trop grosses pour pénétrer l’épiderme, une application régulière sur une peau abîmée pourrait provoquer une bioaccumulation des molécules dans le corps.
L'exemple des huiles minérales et hydrocarbures de synthèse dans les produits pour les levres
Baumes et rouges à lèvres sont des cosmétiques à part puisqu’ils sont susceptibles d’être ingérés.
Prohibées dans les produits alimentaires, les huiles minérales sont pourtant autorisées dans les cosmétiques.
Mais alors pourquoi ces produits sont-ils autorisés pour les crèmes post-tatouage en application d’une peau lésée ? on est en droit de se poser légitimement cette question, sachant que tout produit appliqué sur la peau avec des composants actifs, finit par se retrouver dans l’organisme.
***Une étude menée par des chercheurs du Centre pour la recherche environnementale et la santé des enfants, à l’Université de Berkeley en Californie, vient encore une fois de montrer que les produits cosmétiques franchissent bien la barrière cutanée : le doute n’est plus permis : l’utilisation de cosmétiques contenant des composés indésirables laisse bien des traces dans l’organisme.
Dans les produits pour les lèvres, elles sont même souvent au cœur de la formule puisqu’on peut en retrouver dans les cires − qui forment la structure du produit et lui donnent la possibilité de former un film sur les lèvres − et les émollients – ajoutés pour conférer un peu de souplesse au stick et qui adoucissent la peau.
Problème, ces huiles sont susceptibles d’engendrer des composés indésirables : les Mosh et les Moah. Les premiers, du moins une partie d’entre eux, peuvent s’accumuler dans l’organisme, notamment dans les ganglions lymphatiques et le foie.
Ils peuvent y produire des réactions inflammatoires dont on ignore les conséquences exactes. Une étude sur 37 sujets menée en 2014 a montré qu’un quart d’entre eux en hébergeaient plus de 5 g ! Quant aux Moah (hydrocarbures aromatiques d’huile minérale), ils sont cancérogènes.
Quelle alternative naturelle pour la cicatrisation des tatouages ?
Le plus simple est de s’orienter vers des produits cosmétiques tatouages comprenant des huiles végétales.
Tournons-nous vers des cosmétiques plus naturels contenant, par exemple, pour les produits hydratants, vegan si possible, comme certaines huiles végétales, l’huile de ricin, de jojoba, coco, l’huile de chanvre….etc …
Une huile végétale c’est… une huile extraite d’une plante 100% naturelle. C’est un corps gras extrait par pression d’une plante oléagineuse, c’est-à-dire, à fruits, graines, noix …
Lorsqu’elle n’est pas chauffée, elle conserve tous les bienfaits de ses propriétés pour la peau tatouée. On y retrouve ainsi des acides gras essentiels, des vitamines, des minéraux et des anti-oxydants qui sont bénéfiques pour la peau tatouée.
Conclusion :
Les huiles minérales pour tatouage et dans leur ensemble, posent un certain nombre de problèmes « éthiques » :
- Voulons-nous continuer à utiliser des matières premières fossiles et donc polluantes pour l’activité du tatouage ? Ici se pose un problème éthique environnemental.
- Voulons-nous continuer à appliquer sur nos tatouages des crèmes chimiques issues d’hydrocarbures avec les risques potentiels qu’ils génèrent ? Ici se pose un problème éthique de santé publique
- Les professionnels qui sont dans leur grande majorité sensibles à la cause environnementale et sanitaire peuvent ils encore conseiller des crèmes chimiques à leur clients tatoués ? Ici se pose un problème d’éthique professionnelle de conseil
Contrairement à l’huile minérale, l’huile végétale se dégrade rapidement voire totalement. Elle est donc biodégradable et assimilable par les plantes.
Alors pour le bien être de votre peau et la santé de notre planète, privilégiez les cosmétiques sans substances indésirables, aux ingrédients d’origine naturelle, privilégiez 13 By HC !
* Sources
- Entretien avec Anne DUX, Directrice des Affaires Scientifiques et Réglementaires et Chargée des Relations Européennes pour la Fédération des Entreprises de la beauté.
- Cosing : Base européenne des ingrédients cosmétiques. Fiche ingrédient
- Fiches Ingrédient FEBEA (Fédération des Entreprises de la beauté)
- Fiche L'Oréal, Huiles minérales
- Article Produits cosmétiques Les fiches des molécules toxiques à éviter, UFC Que Choisir
- Petrolatum: Barrier repair and antimicrobial responses underlying this “inert” moisturizer, Tali Czarnowicki, MD, Dana Malajian, BA, Saakshi Khattri, avril 2016
- La Vérité sur les Cosmétiques, Rita Stiens, Editions Leduc.s
- Cosmétiques comment s'y retrouver ? Ariane Warlin, Editions Leduc.S
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